Africanité, Féminisme, Estime de soi… Depuis le Canada où elle vit, depuis quelques années , la griotte Malienne , Djely Tapa, nous parle de son combat, un combat qui, selon elle, est basé sur la culture et l’égalité. Dans un entretien ( à distance, via réseau social ), elle nous parle de sa carrière musicale, expliquant le genre musical qu’elle a embrassé. Cette artiste malienne nous explique comment, de son point de vue, la culture peut être vecteur de développement en Afrique. Djely tapa, qui vient de lancer son premier album « Barokan»,  profite de l’occasion pour lancer un appel aux femmes africaines qui continuent de vivre sous le complexe d’infériorité. Interview.

Bonjour. Parlez-nous un peu de vous et de  ce qui vous a poussé vers la musique ?

Mon nom est Djely Tapa . Je suis une artiste d’origine malienne résidant à Montréal au Canada,  depuis plusieurs années . Je suis descendante d’une lignée de griot . Ma mère, Kandia Kouyaté, est une chanteuse, une griotte. Mon père était aussi un griot chanteur et danseur. Donc je suis née dans une famille d’artistes et tout enfant de griot à le devoir de perpétuer la tradition.

Depuis combien d’années êtes vous sur la scène musicale ? Quel est votre palmarès ?

Je suis sur  scène musicale montréalaise depuis 2004. J’ai décidé de faire de la musique mon travail. J’ai enregistré Djely Tapa productions en 2017. Au Canada, c’est tout naturellement que j’ai intégré la scène musicale vu que j’étais la seule griotte. C’était  tout d’abord par devoir et c’est devenu par la suite, mon travail. J’ai intégré plusieurs formations à mes débuts comme, butalo, bolokan et takadia.  J’ai formé par la suite le griot et la griotte djelygroove et les griots de Montréal . Aujourd’hui je fais partie de « afrikana soul sister » en plus de ma formation en solo .

Quel genre musical embrassez-vous ? Pourquoi ce choix ? 

Mon style de musique est une fusion entre le mandingue, le blues sahélien et l’électro d’où « blues électro mandingue ». Ce choix parce que ma tradition est mon héritage ; mes inspirations sont dans le souffle du Sahel . Je suis une artiste contemporaine avec une vision futuriste qui m’amène vers l’électro.

À part la musique que faites vous d’autres pour gagner votre vie ?

Aujourd’hui tout artiste doit obligatoirement être entrepreneur car un artiste est une entreprise. Je gagne ma vie comme chanteuse et chef de mon entreprise de production.

Parlez-nous un peu de votre dernière production musicale.

Je viens de lancer mon premier album « Barokan » en janvier 2019 qui a été très bien reçu par le public et les médias.
Cet album représente ma vision du monde , de ma culture,  mes combats . J’ai dédié cet album à la femme plus particulièrement à la femme africaine.

Quelle place la culture doit occuper, selon vous, dans le processus de changement de mentalités en Afrique ?

La culture est le cœur de l’Afrique elle nous a permis de tenir et elle peut nous aider aussi à nous relever parce que la culture se dit éducative motivante, récréative et visionnaire.

Comment pensez-vous que la culture peut aider à faire développer les choses dans votre pays ?

En valorisant nos cultures nous nous valorisons nous mêmes et nous gagnons en confiance et en estime. Le développement d’un pays dépend du peuple et le peuple s’identifie par sa culture.

Quels sont vos projets d’avenir ?

Mes projets dans l’avenir :  accompagner les jeunes artistes dans leurs processus de développement de carrière . Continuer le combat de la valorisation de la femme et de l’africanité. Mon objectif est clair: l’épanouissement de la femme africaine dans toutes les sphères de sa vie . De ce fait je me donne comme combat la valorisation de l’estime de soi.

Propos recueillis par Charles AYI

Charles AYI