Professeur de dessin et chroniqueur télé dans l’émission « l’bala » sur la TVT, il a publié en septembre dernier les Tom 1 et 2 de son livre « Mon cours de dessin »,- des livres à travers lesquels il partage ses résultats de plus de 10 années de recherche et de perfectionnement sur les techniques faciles de Dessin. Lui, c’est, bien sûr, DEOTANTA Daona, un jeune dessinateur pétri de talent.
C’est le 22 septembre 2018 à l’Institut Français de Lomé (Togo) que DEOTANTA Daona a dédicacé son ouvrage (une autoédition), en présence des professionnels des medias, des acteurs culturels plus principalement ceux du domaine du dessin.
Après un baccalauréat en 2009 et n’ayant pas les moyens de poursuivre les études, il s’est donc lancé dans la peinture commerciale (badigeons, plaques de coiffure etc.) puisque d’ailleurs, il vivait déjà de ce métier lorsqu’il était sur les bancs de l’école. En 2011, il participe à son premier festival de dessin : « Mine de Crayon ». C’est alors qu’il décroche son premier contrat professionnel en devenant illustrateur caricaturiste à « Pipo Magazine », un journal satirique créé dans les années 2010. En 2012, il devient caricaturiste au sein du Magazine Pipo et caricaturiste en chef , un an plus tard (2013). Mais la grande visibilité, DEOTANTA Daona l’a doit à la Télévision Togolaise (TVT). En effet, en 2013 l’équipe de l’émission « l’bala » lui fait appel pour animer une rubrique dénommée « Brico Déco », laquelle rubrique consiste à partager des techniques de dessin, peinture, bricolage et décoration. En 2015, il est sollicité comme professeur de Dessin à l’Ecole Internationale Mariam. Depuis lors, il organise des ateliers pour former les nécessiteux dans différentes disciplines des arts plastiques.
A la question de savoir ce qu’il l’a poussé vers ce métier, il nous répond avec un peu d’humour : « Je ne voulais pas gaspiller le talent que Dieu m’a donné », précisant qu’il est fou amoureux de cet art.
Malheureusement, faute de moyens, DEOTANTA Daona n’a pas encore son propre atelier pour mieux gérer le marketing de ses activités. Ses œuvres (portraits, illustration de livres, caricatures, bandes dessinées et peinture), c’est chez lui, dans sa chambre qu’il les réalise toutes.
Comme projets d’avenir, ce jeune dessinateur veut réaliser sa chaine Youtube. « En ce moment je travaille avec un réalisateur sur un projet de création de chaine Youtube. Je pense partager mieux mon savoir faire à travers de petites vidéos. J’ai encore d’autres œuvres à publier. Toujours d’ordre didactique, mais ensuite des projets de bandes dessinées. En ce qui concerne la création de mon entreprise, je n’en dirai pas long », a-t-il indiqué.
« Pour le moment pas d’atelier. Vous n’allez peut-être pas me croire mais je manque de moyens. Lorsque j’en aurai, je crois que je ferai un boom, parce que les rêves se bousculent dans ma tête et les idées me hantent. », nous a-t-il lancé.
Pour lui, et c’est un argument logique, le fait de n’avoir pas fait une école d’art n’est pas un obstacle pour réussir dans le domaine car l’art c’est avant tout le don et la créativité. « Une école d’art, je n’en ai jamais eu la chance. Mais bon, j’ai connu la meilleure école, le travail assidu. Et chaque jour je cherche », a déclaré DEOTANTA Daona.
Ce dernier pense finalement que la solution, c’est de quitter le Togo pour aller ailleurs car soutient-il, le travail qu’il fait au Togo ne le nourrit pas du tout. « J’ai l’impression de semer sur une terre aride. Rien ne germe. Toutefois je continu de me battre, je marquerai néanmoins mon passage ici. Si une porte s’ouvre, je dirai Alléluia », a-t-il insisté.
De notre point de vue, il faut que les autorités culturelles s’activent encore plus pour éviter la fuite des cerveaux vers l’étranger. L’Afrique regorge de talents, il faut donc les mettre en valeurs pour que cela profite au continent. C’est, bien sûr, le combat que mène eArtiste à travers son portail culturel.
Charles AYI