Apollinaire Guidimbaye. Pour certains, ce nom ne dit pas grande chose, sinon probablement celui d’un africain. Mais pour ceux qui savent, ce n’est pas un nom comme les autres car celui qui le porte est un incroyable magicien. La magie, certes , mais dans l’art plastique. Et bien, c’est dans ce domaine que ce Tchadien  s’illustre le plus à travers ses oeuvres de peinture ;  presqu’un as dans le domaine au pays d’idriss Deby Itno. Dans un entretien qu’il nous a accordé depuis la France  où il était dans le cadre d’une exposition , Apollinaire Guidimbaye parle de lui, mais aussi de ses oeuvres et surtout de ses activités à venir. Dans ce court entretien, comme c’est coutume chez eartiste, l’artiste nous fait comprendre que l’art plastique vaut son pesant d’or en Afrique et dans son pays en particulier , surtout en ce qui concerne l’éveil des mentalités. Interview.

Depuis combien d’années pratiquez-vous les arts plastiques ?

Je  pratique les arts  plastiques depuis plus de  15 années. J’ai pas eu de motivation au départ, vu que dans ma famille il y a aussi des artistes à l’instar que ma mère qui était couturière et mon grand frère qui lui était peintre. Déjà à l’âge de 13 ans j’avais la maîtrise des produits de la teinture textile, donc je transformais des tissus blancs, selon les motifs donnés par ma maman.
Et plus tard j’ai commencé à chercher  mon propre chemin , avoir une identité et démarche ; choses qui n’a pas été facile pour moi. L’art était une tâche mais pas une obligation.

Avez-vous déjà participé à des expositions nationales ou internationales ? 

Oui. J’ai eu à participer à plusieurs expositions  collectives et aussi en solo.
Après plusieurs années où j’étais occupé à mon poste de chef service de décoration dans une chaîne de télévision, je me relance activement dans l’art . Après 16 mois de création, je présente en 2017 , ma collection à l’institut français du Tchad, sur le thème « le temps » dans le cadre du salon des arts appliqués du Tchad .  Puis j’enchaîne des expositions collectives à l Hotel radisson bleu de N’Djamena (2018), Hotel HILTON de N’Djamena .

Comment voyez-vous l’avenir, en ce qui concerne les arts plastiques au Tchad ?

En ce qui concerne  l’avenir de l’art au Tchad , suis très convaincu que beaucoup de mes confrères travaillent dans toutes les disciplines ;   il faudra juste que le travail fait soit apprécié à sa juste valeur . En Afrique l’art est promoteur il y’a beaucoup de potentiels et de très belles démarches ,voilà pourquoi plusieurs galeries  dans le monde sont spécialisées dans l’art africain. Les obstacles dans la commercialisation ont existé depuis des siècles,  aujourd’hui il y a encore ce phénomène . Même les plus grand artistes avaient du mal à vendre leurs œuvres.

Dans quelle mesure l’art peut-il contribuer à éveiller les mentalités en Afrique ?

Il faut d abord un très grand travail sur la valorisation de l’art même  , une sorte de sensibilisation avant tout. Je suis sûr que si elle est faite , cette sensibilisation, beaucoup de mentalités seront changées , la vision que beaucoup de personnes avaient sur l’art ou sur les artistes  sera toute autre . Et là l’art servira d’ une partie pour l’éveil des consciences dans mon pays , en Afrique et aussi dans le monde .

Généralement quels thèmes abordent vos oeuvres ? 

Dans mon travail j’utilise des thèmes du quotidien, les difficultés que nous rencontrons dans la vie, je les  traduis dans mes œuvres, par exemple les fléaux qui minent la société comme le cancer du seins. Je thématise aussi l’appel à l’unité ,l’insouciance,la reconstruction,la persévérance, ou encore  le recyclage en général. Je rend aussi hommage aux femmes, nos mères .

Quels sont vos  projets  ou activités à venir ? 

Pour les projets , oui . En mai , j’ai une exposition à l’ institut français du Tchad avec pour thème central « intemporalité ».
En juin une exposition collective en Côte d’Ivoire dans le cadre de l’inauguration de la galerie 5monde art management. Toujours en juin une résidence de création à Bordeaux ( France) sur les bouchons de vin avec philia galerie. En octobre les rencontres d’arts plastique de N’Djamena dont je suis l’initiateur et le directeur artistique, la rencontre propulsera  les artistes  plasticiens  tchadiens  et en même temps une plate forme de brassage . voilà mes projets  mûris  pour le moment.

Vous avez un mot à lancer à l’endroit des artistes, des acteurs culturels ou encore du gouvernement ? 

Le mot que je peux lancer aux artistes est : la première des choses , c’est de croire en eux mêmes , avoir une démarche artistique, ne pas se brade, travailler dur et à la fin eux mêmes seront heureux du résultat. À l’endroit des acteurs culturels , je leur demande d’aider davantage  les artistes  à émerger sans toutefois réclamer  en contre-partie  quoi que ce soit et il aura une forte émergence de l’art.
Au gouvernent,  certains artistes appellent  le ministère de la culture un abattoir des artistes  , si notre ministère de la culture ne nous aide pas qui nous aidera ??? Le ministère de la santé ne viendra jamais guérir la maladie des artistes . Seul le ministère de la culture peut prendre les choses en main pour que les artistes parlent haut et fort en disant que nous avons un ministère qui prend soin de nous les artistes .Ministre il n’ai pas tard rien a commencé tu peux nous montrer le contraire de ce que les artistes pensent de toi. Je sais que tu es capable de le faire toi aussi tu le sais que tu peux le faire. Sans l’Art, il n’y a pas d’Histoire. Sans Histoire, il n’y a pas de Culture. Je  lance un appel à tous mes jeunes frères et sœurs : S’instruire est  très capitale. Sans cette éducation un homme n’est rien. continuez vos études, battez-vous pour votre avenir , sacrifiez-vous , travaillez dur ;  c’est pas pour quelqu’un que vous le faites, ne le faites pas pour vos parents. Mettez dans vos têtes que vos  études c’est pour vous et pour votre avenir, pour votre futur famille ,pour vos enfants. Moi je regrette d’une part de ne pas continuer  mes études.
Vous pouvez très bien avoir des rêves à réaliser grâce au travail.

Propos recueillis par Charles AYI

Charles AYI