Editorial. S’il y a des facteurs qui entravent  l’évolution de certains  artistes africains , c’est bien le manque de stratégie marketing et un manque d’ouverture d’esprit. En ayant visité ou contacté  plusieurs artistes , dessinateurs ou sculpteurs soient-ils, nous sommes arrivés à la conclusion que ces derniers sont, eux-mêmes, pour quelque chose dans leur situation sclérotique, car ils  ont du talent mais ignorent comment rendre cela rentable.

En effet, certains sculpteurs que nous avons pu  visiter  surtout au Togo, se recroquevillent sur eux-mêmes, refusant de nous accorder les entretiens nécessaires pour faire des articles sur eux et par ricochet leur donner de la visibilité, malgré toutes les pièces d’identité et carte professionnelle que nous présentons pour justifier nos actions. Cette psychose générale, peut-être justifiée par la situation sociopolitique et sécuritaire du pays que nous comprenons d’ailleurs. Mais ce qui est surprenant et difficile à comprendre c’est la manière avec laquelle certains agissent pour rendre inutile notre présence alors que nous sommes porteurs de  » bonnes nouvelles  » . Au fait, certains artistes sont tellement scotchés sur la vente immédiate qu’ils se refusent  tout ce qui ne viendrait pas dans ce sens: « Si vous ne venez pas pour payer,  on ne vous parle pas ». Nous sommes  allés rencontrer un sculpteur à Baguida (15km de Lomé) qui nous a accueillir de façon désintéressée, même si ce dernier à demander à prendre notre numéro pour nous appeler plus tard, ce qu’il n’a jamais fait. Et malgré nos multiples appels pour le revoir en vue de l’interview il est resté frileux. Même son de cloche à Assigamé, au grand marché de Lomé où nous avons visité une galérie d’un sculpteur  qui nous a tout de suite refoulé en arguant qu’il n’a pas le temps pour discuter alors qu’il ne faisait rien et était assis royalement devant son atelier. Au niveau de la  cité OUA Où nous avons visité un sculpteur, même comme comportements, ou presque. Ayant manqué ce dernier à son atelier, nous avons laissé une note plus nos contacts à une dame que nous avons trouvé sur les lieux et qui s’est présentée comme l’épouse du sculpteur. Malheureusement à son retour, alors que nous espérions son appel  pour revenir vers lui après nos promenades en ville, aucun coup de file n’est arrivé. Sa femme ayant refusé de nous donner son numéro, nous n’avons donc pas pu rappeler le sculpteur.

Généralement, dans certains pays, ce sont les artistes qui courent vers les journalistes culturels pour essayer de se donner de la visibilité à travers leurs portails culturels. Mais le constat que nous avons fait au Togo, en tout cas, nous laisse perplexes et amères. Néanmoins certains ce sont montrés beaucoup plus ouverts d’esprit. Dans ce lot on peut citer Ablhum Amenouglo qui, faut-il le souligner, a lui-même fait le déplacement pour venir vers nous.  Fofana Yassey et d’autres encore n’ont pas été à l’écart.

Sur internet, nous avons pu rencontrer quelques sculpteurs du Bénin, du Cameroun et de la Cote d’Ivoire. Globalement, les discussions ont été riches et intéressantes.  Les confidences, les observations et les témoignages nous renforcent dans notre ferme conviction que les talents africains peuvent se développer encore plus et propulser l’art africain davantage sur la scène internationale. Mais il faut que les artistes pensent à revoir leur marketing pour mieux attirer de la clientèle et se vendre à bon prix  car après tout l’artiste doit vivre de son art.

Le directeur de Publication 

Charles AYI