En Afrique de l’ouest,  parmi les pays dont les habitants se vêtent le plus en pagne, figure en bonne place, le Bénin,- un pays très attaché à ses valeurs culturelles endogènes. Paradoxalement, l’industrie des textiles traditionnels connait depuis quelques années une nette décadence, selon plusieurs observateurs. Alors, quelles sont les raisons de cette régression qui contraste avec les habitudes vestimentaires des Béninois(es) ? Comment se porte le monde du textile au Bénin ?

Pour Gédéon Houanyé, historien de l’art, gestionnaire de patrimoine culturel et des industries culturelles et promoteur de la maison des textiles traditionnels du Bénin, les raisons de la régression  du domaine des textiles au Bénin se situent à deux niveaux.

D’abord, explique t-il, la grande majorité de ses concitoyen(ne)s préfère se ruer vers  les pagnes fabriqués dans les usines et importés vers le Bénin, tels que les pagnes Wax, Hitaget et etc. Ensuite, poursuit-il, avec la mondialisation qui affecte également la culture et les modes vestimentaires, plusieurs  Béninois(es), surtout les jeunes, préfèrent s’arc-bouter à l’utilisation des vestes comme nouveau mode vestimentaire, négligeant leur propre culture.  «  A midi, quand il fait chaud même tu verras les gens en veste. Eux ils s’en foutent de la chaleur, l’essentiel, c’est de porter veste », ironise t-il.

« Les gens n’ont plus  les yeux rivés sur le patrimoine du textile, or  c’est ça qui fait notre identité. Regardez par exemple le Burkina Faso  qui valorise ses textiles traditionnels. Ils (les Burkinabés) ont même un label dénommé  « Le  Faso Dan fani ». Regardez par exemple le président  du Faso lorsqu’il  fait des sorties il porte  toujours le Faso  Dan Fani, pareil aussi au Ghana où les textiles traditionnels sont  bien valorisés. », a insisté  Gédéon Houanyé.

Ce dernier lance donc un appel au gouvernement Béninois, en vue d’accentuer les efforts pour mieux valoriser le textile au Bénin, qui, de tout point de vue, reste une forte expression identitaire du pays. Aux artisans qu’il chapeaute, il demande de continuer le travail dans le même élan de dynamisme car, ces derniers peuvent, sans doute,  compter sur son soutien et celui de toute la maison des textiles traditionnels du Bénin qui travaille d’arrache pieds pour aider ces artisans à avoir une situation sociale meilleure en vivant mieux de leurs œuvres.

Celui-là même qui a fait une formation en gestion des industries culturelles à l’Université Senghor, d’Alexandrie (Egypte), a  dans sa mallette, une kyrielle de projets, parmi lesquels on peut mentionner, la construction d’un siège en bonne et due forme pour la maison des textiles traditionnels du Bénin (l’actuelle étant en location), l’organisation  d’un festival des textiles traditionnels entre trois pays (Togo, Bénin, Mali) ou encore l’organisation d’un colloque  international sur les textiles traditionnels.

Charles AYI

Maison des Textiles traditionnels du Bénin
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Charles AYI