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« C’est historique ! » Hervé Hountondji, 32 ans, responsable commercial natif d’Abomey, avait suivi de près la restitution, en novembre 2021, des vingt-six objets royaux pillés en 1892 par les troupes françaises conduites par le colonel Alfred Dodds. Ce dimanche 20 février, à Cotonou, il était « naturellement » parmi les tout premiers visiteurs du palais présidentiel, pressé de découvrir ces œuvres qui manquaient au pays depuis la mise à sac du palais d’Abomey, et présentées aux côtés d’une centaine de pièces contemporaines incarnant la vitalité et la diversité de la scène artistique du Bénin et de sa diaspora.
« Regardez la puissance de ces objets ! », sourit Hervé, en admiration devant les deux statues de pied représentant le roi Glèlè, à tête de lion, et son fils le roi Béhanzin, reconnaissable à sa peau de requin. « Vous imaginez, chaque sculpture pèse plus de 200 kilos ! C’est la preuve d’un savoir-faire dont on ne nous croyait pas capable, on touche du doigt une vérité », précise-t-il.
Quelques mètres plus loin, Ethan, 7 ans, écoute religieusement une guide qui lui explique la généalogie des reines et rois d’Abomey. « Bien sûr, je connaissais Béhanzin, confie le garçonnet avec assurance, mais pas toute la lignée. » De l’ensemble exposé, c’est le trône finement sculpté qu’il dit avoir le plus admiré. Son père, Messi, a lui aussi des étoiles dans les yeux : « C’est sûr, on va revenir et ramener du monde. »
L’émotion des Béninois était déjà palpable la veille, lors du vernissage officiel. Douze descendants des rois du Dahomey en habits traditionnels avaient eu la primeur de l’exposition, conviés par le président du Bénin Patrice Talon. Bleu sur les paupières, sceptre royal doré (ou récade) surmonté d’un éléphant sur l’épaule, Adjignon, reine de Toviklin, au sud-ouest du pays, a savouré « un moment de réconciliation entre l’Afrique et l’Europe ». « Cette restitution nous donne de la dignité », ajoutait Adjimavo, roi d’Abomey-Calavi, long collier autour du cou.
« Sortir enfin de l’imaginaire colonial »
Soucieux d’incarner une forme d’unité nationale, Patrice Talon avait également associé à l’événement le banquier Lionel Zinsou. Ce dernier, rival défait lors de l’élection présidentielle de 2016, n’était plus rentré dans son pays depuis 2019. Egalement présente, sa fille Marie-Cécile Zinsou, à la tête de la Fondation éponyme à Ouidah. « Tout est intelligent, s’enthousiasme la jeune femme, qui a activement milité pour le retour de ces objets. On montre qu’on se respecte et on appelle au respect. Cela crée de nouvelles images qui sortent enfin de l’imaginaire colonial. »
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