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Les délibérations, qui ont duré près de trois heures, lundi 19 octobre, ont été particulièrement animées entre les sept membres du jury du prix Marcel-Duchamp. Contraintes du couvre-feu oblige, le nom de la lauréate a été annoncé en tout début de soirée depuis le Forum du Centre Pompidou, à Paris : Kapwani Kiwanga est la 20e lauréate de ce prix, qui récompense le travail d’un artiste confirmé de la scène française. Elle succède ainsi à Eric Baudelaire, lauréat 2019.

Cette Franco-Canadienne de 42 ans, installée à Paris, utilise des méthodes issues des sciences sociales pour déconstruire les récits de la sphère géopolitique contemporaine, donnant à ses recherches la forme d’installations, de sculptures, de photographies, de vidéos ou de performances. Elle a étudié l’anthropologie et la religion comparée à l’université McGill de Montréal avant d’intégrer un « post-diplôme » à l’Ecole des beaux-arts de Paris.

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La série d’arrangements floraux qu’elle présente à Beaubourg dans le cadre du prix propose un regard aussi engagé qu’inédit sur les luttes d’indépendance des pays du continent africain. Ce projet, intitulé Flowers for Africa et lancé en 2013 lors d’une résidence au Sénégal, se nourrit de recherches iconographiques dans des archives nationales ou celles d’agences photographiques, c’est-à-dire des sources accessibles au public. L’artiste s’est concentrée sur la présence des fleurs lors des événements diplomatiques liés à l’indépendance des pays africains. Disposées sur les tables des négociations, sur les estrades lors d’allocutions ou bien dans la ville lors de parades, ces compositions florales deviennent des « témoins, des documents » de ces moments historiques.

Tradition des vanités

« Flowers for Africa : Uganda », par Kapwani Kiwanga, lauréate du prix Marcel-Duchamp 2020.

Kapwani Kiwanga demande aux détenteurs des protocoles de ses œuvres de recréer, pour chaque exposition, les compositions florales et végétales de ces images d’archives aussi précisément que possible, avec une part laissée à la réinterprétation et à la créativité des fleuristes. Vouées à faner tout au long de leur présentation, ces fleurs nous invitent à une réflexion sur le temps et l’histoire, au-delà de l’idée du monument et de la commémoration, pour s’inscrire dans la tradition des vanités. La série présentée ici comprend treize œuvres, qui font partie de l’ensemble des pays déjà référencés par l’artiste, auxquelles s’ajoutent deux nouvelles œuvres, exposées pour la première fois. « Mon objectif est d’en recomposer 54, le nombre actuel de pays africains, voire plus, si de nouveaux pays se créent », confie l’artiste.

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LA REDACTION