[ad_1]

« J’étais venu dans ce musée avec mes compagnons, pour représenter la communauté africaine dans sa demande de justice », s’est défendu l’un des cinq membres de l’association panafricaine Unité Dignité Courage, appelés à comparaître mercredi 30 septembre devant le tribunal correctionnel de Paris pour « tentative de vol en réunion d’un objet mobilier classé ». Un délit passible de dix ans d’emprisonnement et 150 000 euros d’amende.

L’objet en question, un poteau funéraire tchadien exposé dans l’une des salles du Musée du quai Branly, les militants expliquent l’avoir saisi le 12 juin, pour le restituer aux dépossédés de la colonisation. Une « récupération » qu’ils ont filmée et diffusée en direct sur la page Facebook de l’association, présidée par Emery Mwazulu Diyabanza.

L’œuvre a pu être reprise sans heurt par la police et, en garde à vue, les prévenus ont reconnu la matérialité des faits. Ils ont contesté, néanmoins, la volonté de réappropriation frauduleuse, ainsi que la dégradation qui leur est reprochée. Dégradation dont témoigne, selon l’accusation, la présence « de copeaux de bois » à l’endroit où se trouvait le poteau, ainsi qu’un devis attestant des restaurations opérées.

Lire aussi : Restitutions d’œuvres d’art, un nid à polémiques et un dossier qui s’enlise

« Je suis un instrument »

Contraint de retirer le béret noir qu’il porte d’ordinaire en hommage aux Black Panthers américains – le port du couvre-chef étant strictement interdit à l’intérieur d’une salle d’audience –, Emery Diabanza s’est plaint : « Vous me dépouillez de tout, monsieur le président. Mes soutiens, et maintenant cela. »

« Mais cette œuvre, a insisté le juge, aviez-vous décidé de la saisir ?

Personne d’entre nous sait ce qu’il se passera quand on pose une action. Moi je suis un instrument. Ce que je vous dis vient du peuple africain.

– Si vous êtes allés au Musée du quai Branly, ce n’est pas un concours de circonstances. Ce n’est pas au Musée Grévin que vous êtes allés. Reconnaissez-vous avoir organisé ce rendez-vous, et prémédité vos actes commis à l’intérieur ?

– Il nous fallait un espace public et politique, un environnement panafricain, pour mener nos discussions. Ce musée, c’était l’Afrique en miniature, on s’y sentait bien, chez nous, alors on a eu envie de mener cette action.

– Est-il possible que l’œuvre ait été dégradée au moment où vous l’avez décrochée ?

– Non, et je souhaite qu’elle soit apportée ici dans votre tribunal, pour que vous voyiez qu’il n’y a pas eu de dégradation. Car s’il y a une personne qui connaît la valeur intrinsèque et qui chérit cette œuvre, c’est bien moi.

Il vous reste 50.29% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

[ad_2]

Lien de l’article original

LA REDACTION