[ad_1]

www.noocultures.info – Ousmane Ndiaye Dago, conscient du rôle et des pouvoirs de l’art face à la pandémie du coronavirus, s’est voulu un donneur de souffle. Avec un collectif d’artistes, il a défié la COVID-19 afin d’offrir un service minimum aux férus d’art à travers son exposition « Myriade de miroirs, les toiles de vie », qu’a accueilli le Sea Plaza Dakar, du 06 août au 06 septembre 2020.

Le diktat du coronavirus a imposé un tableau inhabituel dans la vie quotidienne avec, notamment, la fermeture de musées, l’annulation d’expositions, les reports de spectacles, etc. Mais Ousmane Ndiaye Dago, artiste plasticien sénégalais, entouré de ses amis, a osé renouer avec le traditionnel vernissage en ces temps d’incertitude. Avec les artistes Kalidou Kassé, Kiné Aw, Amadou Dieng, Kara Fall et le Nigérian Okorodus, ils ont proposé une exposition multidimensionnelle à Dakar. Avec « Femme terre », Dago a une fois de plus offert une collection de photos dont il promeut depuis toujours la technicité.

Quand photographie et peinture ne font qu’une…

Ses modèles sont d’abord recouverts de boue comme pour être sculptés. Ensuite, Dago sort sa paillette pour donner de la couleur et de la vie à ses femmes nues, enveloppées de légers voiles. Vient enfin l’ultime étape des clichés. Au résultat, l’effet des tableaux est tel qu’on serait tenté de les toucher pour ainsi s’assurer qu’on est bien en face d’une photographie plutôt qu’une peinture. Voilà la feinte trouvée par l’artiste pour faire aimer, apprécier et considérer ses portraits comme œuvre d’art, dans un pays où la dimension artistique de la photographie est méconnue par un grand nombre.

Si Ousmane Ndiaye Dago s’est très vite illustré dans son art, c’est sans doute relatif à son thème de prédilection et sa méthode de travail. Il n’a pas tergiversé pour faire de la femme sa muse et sa matière de tous les temps. Ses clichés ne sortent qu’après plusieurs étapes et chacune d’elle marque une expression purement artistique.

« Femme terre » de Ousmane Ndiaye Dago Copyright : DR

Dans l’exposition « Myriade de miroirs », Dago n’a pas lésiné sur les dimensions dans une des œuvres, « femme terre ». Sur ce cliché de 2m×1,5m, imprimée sur toile Canvas, la muse est sculptée par l’artiste avec de la boue d’argile. Le visage bien camouflé derrière une perruque, accroupie, elle est vêtue d’un fin pagne, la main sur un mortier et tenant un pilon. Le matériau d’impression utilisé donne beaucoup de profondeur aux tons de cette représentation ; ce qui fait ressortir une certainement authenticité au nu.

Dago est un artiste plasticien pluridisciplinaire. Photographe, designer et grapheur, il a fait sa formation à l’institut national des beaux-arts de Dakar et à l’académie royale des beaux-arts d’Anvers en Belgique. Très connu dans le milieu de la photographie, l’artiste est un adepte des grands rendez-vous. Il a été l’invité de Porsche à Milan en 2001 où il a tenu son exposition « Femme et terre ». Il était également présent à la Biennale de Valence, de Barcelone et de Pologne. C’est l’un des rares sénégalais ayant participé à la Biennale de Venise, à la suite du regretté plasticien Moustapha Dimé.

 

 

Une exposition aux allures de relance des activités artistiques au Sénégal

L’exposition « Myriade de miroirs, les toiles de vie » a pour commissaire le médiateur culturel Idrissa Diallo. Ouverte au public le 6 aout 2020, son vernissage a refusé du monde, marquant la nostalgie des Sénégalais aux événements du genre.

Elle compte 36 œuvres photographiques de Ousmane Ndiaye Dago en plus de celles de ses amis artistes conviés. Ainsi, après les clichés de Dago, propose des œuvres de Kalidou Kassé, Kiné Aw, Amadou Dieng, Kara Fall et celle du nigérian Okorodus. Au totale 44 créations donnent naissances aux « toiles de vie ».

Pour ce projet le photographe est resté fidèle à la « femme terre » tout en gratifiant les amoureux de son art, de paysages et de portraits de lutteurs sénégalais qui ont subi le même travail méthodique sur le fond et sur le personnage. On ne saurait oublier non plus ses portraits de femmes aux masques, rappelant les mesures barrières édictées par les autorités sanitaires pour endiguer le coronavirus.

Il est également difficile de ne pas remarquer « couple en harmonie », la tapisserie grand format de Kalidou Kassé. Celui que l’on surnomme le pinceau du sahel nous dévoile un autre savoir qu’il manie avec virtuosité, tout en restant adepte des couleurs vives et gaies.

Ousmane Ndiaye Dago met sur une même scène des artistes de génération et de styles différents et offre aux amoureux d’art, un tableau artistique valsant de la photographie à la peinture entre abstraits et figuratifs. Et la vénusté des tableaux, la qualité artistique qui émanent des tableaux nous forcent de constater que malgré le ralentissement des activités culturelles et artistique, les muses elles n’ont nullement cessé de traverser Dago et ses amis.

Cette exposition certifie la grandeur de son initiateur et sa générosité mais aussi une forte capacité de résilience plus que nécessaire dans les domaines des arts en cette période de crise sanitaire.

Oussama Monica Fatiha SAGNA (Stagiaire / Sénégal)
NB : Article produit dans le cadre de la 1ère session de la formation en critique d’art organisée par l’Agence Panafricaine d’Ingénierie Culturelle – APIC

[ad_2]

Lien de l’article original

LA REDACTION