Certains pensent que Dieu est un être métaphysique qui serait en train d’administrer les hommes depuis sa tour d’ivoire. Or, Dieu c’est une réalité universelle, indépendamment de toutes religions, qui ne sont que des moyens ou des canaux pour établir une société basée sur la morale et la bonté. En effet,  autant Dieu s’est révélé aux musulmans à travers l’islam, autant il s’est révélé aux israéliens à travers Jésus, aux bouddhistes à travers Gautama Siddhârta et tutti quanti. Tout comme les stylos rouges, bleus, noirs ne sont que des moyens pour écrire une même phrase, par exemple. Bref, Dieu s’est révélé aux hommes, selon les réalités de chaque peuple et chaque région, à travers soit des messagers ou soit des connaissances naturelles. L’Afrique, qui est le berceau de l’humanité, avait une connaissance scientifique de Dieu, depuis l’ère des pharaons ( Égypte antique ) . Puis la science s’est imbibée dans les réalités sociétales et coutumières. De cette fusion sont nées plusieurs croyances dont le vodoun, qui est une réalité invisible agissante par les hommes et pour les hommes.

Avec la montée fulgurante des religions dites « révélées », surtout le christianisme, les croyances religieuses africaines sont de plus en plus diabolisées, maltraitées … Certains préfèrent voir le mauvais côté des choses, pour préjuger et étiqueter le vodoun. Quand on interroge un non-adepte, sur le vodoun, il est fort probable d’avoir comme réponse « c’est une mauvaise chose car c’est dangereux ». Certains ont, malheureusement, la difficulté à faire la différence entre le «mauvais» et le «dangereux», tout comme d’autres ont du mal à comprendre que le bien et le mal ne se trouvent pas que dans le vodoun et que ce sont des choses Inhérentes à la nature humaine, elle-même.

Le mal et le bien sont partout

Ce n’est pas le vodoun qui est mauvais ni méchant, c’est celui qui utilise le vodou méchamment qui est méchant. Le couteau qui est un ustensile de cuisine, autant il sert à découper les aliments, autant il peut servir à éventrer, à tuer…Ce n’est donc pas le couteau qui est mauvais mais c’est celui qui utilise le couteau méchamment qui est mauvais . En revanche, le couteau peut être dangereux, si celui qui le manipule ne le fait pas prudemment. Par exemple une mauvaise manipulation du couteau peut conduire à un acte négatif et douloureux, comme par exemple se couper le doigt. Si un enfant prend le couteau en main, sa mère peut craindre  : « non, laisse ça, c’est dangereux ! »; mais cela ne veut pas dire que le couteau en question est conçu pour le mal puisque c’est ce même couteau que la mère utilise, elle-même, dans sa cuisine. C’est pareil pour le vodoun, puisque c’est une force manipulée par les hommes agissante selon le désir de l’homme . Si certains s’en servent pour le mal, certains s’en servent pour le bien. Et c’est partout. Dans les églises, n’y’a-t-il pas des pasteurs qui utilisent le nom de Jesus-christ pour escroquer les fidèles ? Est-ce donc à dire que l’église en générale est une mauvaise chose ? Y-a-t-il pas des prêtres pédophiles et hypocrites qui couchent avec les fidèles ,alors que la bible interdit les relations sexuelles hors -mariage ? Est-ce pour autant que l’église catholique est une mauvaise chose ? Est-ce pour autant que les fidèles bourdent les lieux de cultes ? Pareil pour l’islam : certains déséquilibrés tuent en se revendiquant de l’islam .
Le mal et le bien sont partout, dans l’esprit de l’homme .Nerdal Lelandais n’a pas eu besoin du vodoun pour commettre les crimes qu’il a commis en Europe pendant de longues années. Le meurtrier de Jessy Travalgini n’était pas un adepte du culte vaudou. C’est l’homme qui décide lui-même de tuer, une fois que cette décision est prise, il trouve les moyens pour arriver à ses fins. S’il trouve le vodou il tuera avec le vodou, s’il trouve une arme, il tuera avec une arme. Dès que la décision est prise, le reste n’est que moyens. Si on évoque les forces , elles  rentrent en action et agissent. Le pouvoir, c’est le pouvoir ;  il n’est ni mal ni bon : c’est tout simplement le pouvoir. C’est celui qui le possède qui l’utilise et l’oriente comme bon lui semble. On peut utiliser un vodou pour faire du mal tout comme ce même vodoun peut être sollicité pour une action positive. D’ailleurs, les notions du bien et du mal ne s’apprehendent pas de la même manière chez le vodoun que chez l’homme. Le vodoun Ebiosso( Dieu de la foudre et du tonnerre, associé à l’élément feu) peut tuer quelqu’un en jugeant que c’est un acte de justice et de punition, pour faute grave commise. Mais l’être humain peut juger cela comme une méchanceté.
Il faut combattre la méchanceté chez l’homme ,en moralisant la société. C’est ainsi qu’on pourra vivre heureux et apaisé. Ce n’est pas au vodou qu’il faut s’en prendre. Chacun peut faire son analyse comme bon lui semble. Mais jamais, on ne peut se débarrasser du vodoun. Impossible !

Charles AYI