Les communautés autochtones de Bè, Afloa et Agoè-Nyivé vont célébrer, pour la troisième fois de suite, « Dunényo zã », leur fête communautaire basée sur la culture et la tradition. C’est du 9 au 18 août prochains, cette fois-ci à Agoè-Nyivé , selon le programme dévoilé samedi lors de la cérémonie de lancement, à Lomé.
Placée sous le thème « les communautés de Bè, Afloa et Agoè-Nyivé face aux défis du développement local », cette troisième édition sera meublée par des cérémonies de Tam-Tam (Atopani), des séances de prières religieuses (chrétiennes et musulmanes),une action citoyenne « Agoè-Nyivé propre » (samedi 10 août), des danses et chants traditionnels, un match de football (dimanche 11 août), une campagne de don de sang (lundi 12 août), une cérémonie de démonstration culturelle et traditionnelle, la revalorisation de plusieurs activités ludiques ancestrales (mardi 13 août) et une conférence-débat sur la place de la culture dans le développement local (mercredi 14 août). Le programme se poursuit le jeudi suivant, avec l’ecojoging suivi d’un concert musical nocturne. L’apothéose aura lieu le samedi 17 août sur le terrain du lycée d’agoè-nyivé. Les festivités prendront fin par un match de football, le dimanche 18 août, sur le stade d’agoè-nyivé.
« Aujourd’hui, quand vous voyez tous les peuples qui sont en train de se développer, c’est toujours sur la base de leur culture. Avec notre culture, nous pouvons aussi nous développer par rapport à nos richesses et par rapport à nos compétences locales. Donc à partir de là, chaque communauté va se baser sur ce qu’elle a comme richesse, comme compétence, comme réalités pour pouvoir évoluer », a déclaré, Vincent Agbovi, président du comité d’organisation, par ailleurs maitre de conférence en sociologie, à l’université de Lomé.
Et Agbovi d’ajouter que « On n’a plus besoin de ces modèles classiques de développement importés par d’autres personnes, qui viennent nous étouffer, et jusqu’aujourd’hui cela ne donne absolument rien ! Donc à partir de cette fête nous voulons ressusciter nos traditions et nos cultures que nous sommes en train de perdre, pour essayer de les mettre au service du développement local. Il s’agira pour chaque collectivité locale de se retrouver dans son propre développement. C’est pour cela que nous faisons le lien intrinsèque entre la culture et le développement local. La culture n’est plus une composante du développement mais elle devient un socle du développement ».
L’initiative Dunényo zã œuvre pour l’émergence et l’affirmation identitaire des peuples autochtones de la ville de Lomé, en l’occurrence les Ewé répartis à Bê, Aflao et Agoè-nyive. Dunényo zã veut solidifier les liens entre ces peuples. Cette année, plusieurs projets sont en vue, notamment la fabrication et distribution 600 tables bancs pour les élèves des 6 communes de la préfecture d’Agoè-Nyivé, la pause de la première pierre et de la plaque d’identification annonçant la construction d’un parc culturel Dunenyo sur le site de la place publique d’Agoè-Nyivé-Apelebuime et la pause d’une plaque d’identification pour l’édification d’un monument dénommé « carrefour Kpodohoe » au rond-point en face du CEG d’Agoè-Nyivé Centre, afin de restaurer le vrai nom de cet endroit, selon les initiateurs du projet.
Charles AYI