Consultant en développement commercial, coach-formateur, origamiste, artisan fabricant de sacs en carton … Ognamé Osspiss n’a pas tort de se définir comme un entrepreneur aux multiples casquettes. Dans sa dynamique de recenser les talents artistiques d’Afrique et de la Diaspora, « eartiste »,- qui fait la promotion de ces artistes, n’a pas pu se passer de mettre les projecteurs sur ce jeune entrepreneur pétri de talents. Il n’a pas été facile de le rencontrer, car tout temps occupé à travailler, parfois jour et nuit, soit à donner des cours à ses apprenants ou soit à animer des ateliers, des séminaires. En tout cas, l’infatigable Ognamé Osspiss, prend vraiment ce qu’il fait, au sérieux. C’est après une de ses journées très fatigantes qu’il a accepté, ce vendredi, de nous accorder une interview pour parler de ses activités, principalement la fabrication de sacs en carton. Nous découvrons alors et avec étonnement que ce qui est censé se faire en usine est produit à la main, et presque mieux encore. Interview.
Que faites-vous concrètement ?
A la base, je suis un artiste Origamiste ; c’est une personne qui fait de l’origami, c’est-à-dire l’art du pliage du papier. C’est un art qui nous vient de la chine et du Japon et que moi j’ai le mérite de faire et de transmettre. Je l’enseigne dans les écoles, notamment au lycée français, à l’école américaine, cours lumière etc. Je suis assisté dans mes tâches par mon jeune frère qui est en deuxième année à la FASEG à l’Université de Lomé. Moi personnellement je suis entrepreneur multi casquettes. Je suis présentement consultant en développement commercial, coach-formateur. En tant que consultant, dans mon entreprise je fais du développement commercial, du coaching formation et prestations diverses. C’est dans les « prestations diverses » que vous trouverez la fabrication des sacs en carton.
Justement, pourquoi cet intérêt pour la fabrication des sacs en carton ?
J’en suis arrivé là parce que j’aimais les papiers et je me suis spécialisé dans le papier au travers de l’origami. Il était question de pouvoir trouver des emballages mais bio dégradables et donc cela a débouché sur la fabrication de sacs en carton que j’ai eu à faire pour des entreprises, pour des particuliers, des individus, des événements. Aujourd’hui je peux fournir à une entreprise des sacs plastifiés ou non, imprimés ou non. Les sacs, je les vends dans au moins une dizaine de supermarchés en ville ; mais ce que je vends dans les supermarchés sont vierges. Pour le reste c’est des particuliers, c’est des entreprises qui passent des commandes. En décembre par exemple on a réalisé près de 1000 sacs que ce soit pour les entreprises ou pour des évènements (mariages, anniversaires).
Comment procédez-vous pour la réalisation de ces sacs ?
Comme vous pouvez le constater, il y a des sacs vierges et des sacs avec logos, design et messages. Nous réalisons, à notre niveau, le design, la conception du marquette, le logo, les couleurs, les messages et etc. Nos matériels, ce sont généralement les colles, ficelles et autres que nous achetons ici dans les papeteries. Pour les impressions ou les laminages nous amenons notre travail vers les imprimeries. Je fais ce travail depuis 2013 année à laquelle j’ai créé mon entreprise qui, à la base était spécialisée dans tout ce qui est décoration Origami. Pour la fabrication des sacs, j’ai une équipe saisonnière, le nombre de personnes auxquelles je fais appel dépend de la quantité des commandes reçues. Néanmoins dans le cadre de mon entreprise, j’ai deux commerciaux avec lesquels je travaille en permanence .
Quand avez-vous commencé à pratiquer l’Origami et combien de personnes avez-vous déjà formées ?
Je fais l’origami depuis 2006, en classe de seconde, mais professionnellement parlant j’ai commencé entre 2011 et 2012 alors que j’étais en première année à l’Ecole Nationale Supérieure d’Ingénieurs (ENSI). En ce qui concerne la formation en origami j’ai formé des centaines, par contre sur la fabrication des sacs je suis un peu protecteur, je ne forme pas en fait sur les sacs, il y a pas grande chose à enseigner. Toutes les personnes avec lesquelles j’ai travaillé sur les sacs automatiquement savent le faire. La preuve l’équipe que j’ai actuellement, il y a en qui ont commencé seulement en décembre quand j’avais eu beaucoup de commandes, mais aujourd’hui ces derniers s’en sortent très bien même. Moi je les recrute et ils apprennent en même temps. Pour l’origami j’ai fais beaucoup de formation, j’ai eu chaque année au moins trois sessions, décembre pendant la pâque et deux grandes formations au moins pendant les vacances où les petits, les grands, adultes parents, artistes venaient apprendre l’origami pour pratiquer des œuvres d’arts de décoration. S’il faut estimer le nombre, je dirai au Togo et au Bénin j’ai formé au moins 2000 personnes pendant ces quartes dernières années. Ils sont au moins 500 que je forme par année sans compter les écoles oú j’interviens. Dans chaque école j’ai au moins 20 élèves par année. Ce qui me tient à cœur personnellement c’est le projet du gouvernement concernant la récompense du meilleur élève et de la meilleure jeune fille aux examens du BEPC.
Votre mot de la fin ?
Nous sommes des professionnels purs. Ce que nous faisons, c’est avec passion et amour. Les travaux écument déjà les supermarchés et les boutiques de Lomé et du Togo en général. Ceux qui, comme d’autres, veulent bien essayer de nous faire confiance pour leurs projets, ne sont pas déçus.
Propos recueillis par Charles AYI