Biographie

  • Maître de la rumba congolaise, le Congolais Papa Wemba est depuis les années 1970 une des figures marquantes de la musique africaine. Superstar en Afrique de l’Ouest, Papa Wemba enregistre ses principaux succès dans la décennie suivante. « Signorina », « Mea Culpa », « Melina la Parisienne », ou « Matebu » font alors danser la jeunesse du continent noir. Malgré l’album Emotion, produit par Peter Gabriel en 1995, le succès de Papa Wemba en Europe reste plus scénique que discographique. Impliqué dans une affaire de séjours irréguliers en 2003, Papa Wemba est emprisonné quelques mois en France. Papa Wemba sort Notre Père en juillet 2010 et parvient à le diffuser en République démocratique du Congo malgré les restrictions de la censure. En 2014, le prolixe Maître d’École le voit reprendre son titre de roi de la rumba.

    Jules Shungu Wembadio Pene Kikumba est né en 1949 (ou 1953 selon les sources) à Lubefu, en République démocratique du Congo, alors Congo belge. Papa Wemba se fait connaître dès les années 1960 sous le nom de Jules Presley. À partir de 1969, Papa Wemba participe au groupe Zaïko Langa Langa qui révolutionne la musique congolaise, en particulier le style dit rumba zaïroise. Le pays étant devenu le Zaïre depuis 1971 sous l’impulsion du président Mobutu.

  • Papa Wemba vole de ses propres ailes en 1974, délaissant Zaïko Langa Langa pour une carrière solo. Il mène alors successivement les groupes Ysifi Lokole puis Yoka Lokole, avant de fonder en 1977 le label et le groupe Viva La Musica. Papa Wemba collabore alors avec de nombreux jeunes musiciens prometteurs, dont Koffi Olomidé. À cette époque, Papa Wemba crée également le Village de Molokaï, espace de liberté dont il est symboliquement le chef coutumier.

En 1979, Papa Wemba effectue une tournée européenne au côté de Tabu Ley Rochereau, musicien particulièrement respecté au Congo pour son engagement politique. Les années 1980 voient le triomphe de Papa Wemba et de la rumba congolaise en Afrique de l’Ouest. Les titres « Signorina », « Mea Culpa », « Melina la parisienne » ou « Matebu » figurent parmi ses principaux tubes. À l’instar de nombreux artistes africains, Papa Wemba s’installe en Europe à la fin de la décennie. Le concept de world music émerge alors et Papa Wemba en devient l’une des figures emblématiques.
En 1986, l’album L’Esclave est particulièrement remarqué et permet à Papa Wemba de tourner intensivement. Malgré ses succès scéniques, Papa Wemba peine à vendre ses albums au public occidental. Signé sur le label Real World de Peter GabrielPapa Wemba sort en 1992 Le Voyageur, où figure le titre « Maria Valencia » et a comme ingénieur du son Etienne de Crécy. En 1995, Emotion devient la meilleure vente de Papa Wemba en France. C’est aussi l’occasion pour Lokua Kanza de collaborer avec son illustre aîné.
En 1998, Molokaï est le troisième et dernier album de Papa Wemba pour le label Real World. Son aura baisse alors doucement auprès du public européen, attiré par de nouveaux talents. L’implication en 2003 dans une affaire de trafic de visas entre la R.D. Congo, la France et la Belgique vient ternir son image et lui vaut une condamnation à trente mois de prison, dont quatre mois ferme effectués en détention provisoire. L’album Notre Père, sorti en juillet 2010, est autorisé à la diffusion par la censure congolaise. En 2014, l’album Maître d’École, riche de vingt-cinq titres, est l’occasion d’un retour à la rumba originelle dont il est l’emblème et de collaborations avec JB M’Piana, Barbara Kanam, Jossart Nyoka Longo et la Malienne Nana Kouyaté.

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