C’est dans l’enceinte des locaux du Centre Culturel Français, que Cotonou accueille une fois encore la énième exposition d’art plastique appelé « les filles en uniformes », qui est un projet collaboratif pour valoriser l’émancipation des filles et l’égalité sociale dans la gente féminine, et cela depuis la veuille de la Saint Valentin. C’est donc dans l’une des fastueuses pièces de l’institut, que de nombreux visiteurs affluent les lieux, pour contempler la beauté des tableaux issus du projet collaboratif du studio Kurtycz, associé à des plasticiens de renoms à l’instar de Sébastien BOKO, Sébastien COLSON, Ana SARTORI, Dominique MOITRY, Hector SONON ,TOTCHE, et Emmanuel VODOUHE, pour ne citer que ceux là, tous membres actifs du projet collaboratif « les filles en uniformes ». Au-delà des splendides chefs d’œuvres de ces génies de l’art plastique, sont associés au projet, les artistes MAASTA du Bénin et Céline COYAC une talentueuse figure emblématique de la danse contemporaine, pour animer et accompagner l’évènement. Cette vivante exposition aussi expressive soit t’elle, a déjà en son actif atteint le millier de visiteurs en un temps record.Totalement ahuri par les exploits et l’audience de l’exposition « les filles en uniformes », le PACA s’est rapproché de Anna KURTYCZ sa fondatrice, pour mieux nous élucider sur le projet collaboratif qu’elle pilote avec Rudek son mari.
Portart : Bonjour madame,
Anna Kurtycz : Oui bonjour
Portart : Pouvez-vous nous faire brièvement votre présentation s’il vous plait ?
Anna Kurtycz: On m’appelle Anna Kurtycz ; je dirige un espace de création qui s’appelle le studio Kurtycz, c’est un espace de création basé à Cotonou, qui fait différentes choses concernant l’art ,alors on produit des œuvres nous-mêmes mais aussi chaque année on organise des expositions avec les artistes locaux, et l’idéal c’est de trouver de synergie avec notre travail et le travail des artistes locaux pour créer quelque chose d’art, et donner la vie , on pense qu’il ya une responsabilité sociale des artistes envers la société ,et on pense offrir des expositions de hauts niveaux avec des artistes divers autour des termes qui sont édificateurs de la société.
Portart: Pourquoi avoir initié l’exposition « les filles en uniforme » ?
Anna Kurtycz : C’est l’institut français qui nous a proposé d’exposer et vous saviez au BENIN, l’uniforme est quelque chose de présente dans la culture, non seulement l’uniforme à l’école, mais il y a l’uniforme informelle, on a voulu montré les conditions des filles africaines en uniforme et on a aussi voulu mettre en avant d’autres termes liés à cela et la partie intrinsèque même de l’uniforme. On voit les individus en uniformes mais ils sont uniques et riches en profondeur, c’est ce qu’on a voulu montré. On a invité une dizaine d’artistes à participer, ici c’est Nathanaël VODOUHE, un peintre qui a travaillé sur les filles dans les marchés, là c’est l’œuvre de Sébastien BOKO qui a mit l’accent sur la connexion de ceux qui sont uniformisés, les filles auront des cheveux en fil de fer barbelé qui vont partir vers le ciel et se joindre après. De l’autre coté c’est le travail de COLSON, spécialistes des bandes dessinées et qui évoque la présence des jumeaux dans la tradition Béninoise, symbole de l’uniforme, on voit la jumelle qui ne veut pas etre uniformisés comme les autres. Il ya COYAC qui s’ajoute au projet, elle a fait un travail remarquable sur la performance du vernissage et est une spécialiste de la danse contemporaine, là c’est le chef d’œuvre de Rudek ,qui a travaillé sur l’individualité et la richesse à l’intérieur de l’uniforme .O n travaille en symbiose avec les artistes locaux sur des gravures, et vous voyez donc que là à l’école, c’est une fille avec son uniforme, mais l’uniforme varie d’une fille à l’autre .
Portart : Pourquoi avoir choisi donner au projet particulièrement le nom « les filles en uniformes » ?
Anna Kurtycz : On travaille toujours beaucoup plus sur les termes de la société, d’abord deux termes y ressortent, il ya les filles en amont et l’uniforme après .On a voulu dénoncer les conditions des filles et de la femme en générales et dénoncer les abus afin de changer les conditions actuelles inacceptables de la femme dans nos sociétés. Bien avant cela, on avait travaillé sur un autre terme appelé « Migration identité », car voyez-vous, l’être humain a forcément immigré d’un endroit à l’autre à un moment à l’autre sur terre, et partant de là nous sommes tous forcément les produits d’immigration.
Portart : Dites-nous, est-ce qu’il existe dans votre projet des actions sociales tangibles pour remédier à la situation, nous parlons des actions concrètes à l’endroit des filles orphelines, de rue, qui ruent dans les marchés, les domestiques mineures et consorts ?
Anna Kurtycz : L’art amène à réfléchir, et nous, nous poussons à travers déjà nos actions à plus de réflexion par rapport aux filles. On a travaillé avec les écoles sur l’art, on a été à Fidjrossè au Café des arts pour vulgariser le terme abordé. En Mai, nous y retournerons pour l’exposition et dans le mois d’Aout, nous serons en exposition à Accra au Ghana. C’est un projet collaboratif et chaque artiste est invité à participé afin de donner le meilleur de lui-même pour que le travail soit mieux compris et apprécier par le public. Nous , nous avions proposer, à eux d’avoir un autre regard pour valoriser les filles, nous sommes une petite structure qui se défend du mieux quelle peut pour faire passer notre message à travers ce que nous avons, ce que nous savons faire, on n’est pas une institut ni un organisme social, notre but est de toucher des gens, afin de changer les conditions des filles dans la société car chaque fille en uniforme est riche et unique en son genre.
Portart : Pouvez-vous nous donné un chiffre sur le nombre de visiteurs ayant visité les lieux ?
Anna Kurtycz : Environ six cents, pas moins de 700 personnes à ce jour qui sont arrivés ici et s’avèrent satisfaites et vous constater qu’il ya encore des gens qui sont là à contempler, ceci témoigne que le projet est vraiment intéressant et cela nous fait énormément plaisir.
Portart : Un dernier mot à l’endroit du public?
Anna Kurtycz : Je les invite simplement à venir nous visiter et contempler les chefs d’œuvres des artistes locaux et d’ailleurs sur les uniformes afin d’apprécier la quintessence de la valeur des filles quand elles sont en uniforme, leur façon d’appréhender le monde et leurs beautés.
Portart : Merci madame Kurtycz pour nous avoir accordé cette entrevue, on vous souhaite bonne continuité et longue vie au studio Kurtycz.
Anna Kurtycz : C’est plutôt moi qui vous remercie pour avoir penser à nous.
Réalisé par Freddy Fréjus AKPAKA