Bruce Clarke, artiste plasticien et photographe sud-africain, est né en 1959 à Londres. ses parents se sont exilés en Angleterre du fait de leur appartenance au clan anti-apartheid. Après des études aux Beaux-Arts de l’Université de Leeds, il s’installe en France, à Paris qui lui sert de base pour créer et réfléchir sur le monde. Son œuvre traite de l’histoire contemporaine, déconstruit les modes de pensée et les représentations de nos sociétés pour stimuler une réflexion sur le monde actuel. Partant de fragments déchirés, de journaux, d’affiches, il lie mots et couleurs. Les mots et les images s’intègrent et se recomposent sur la toile sans que les uns n’illustrent les autres. Les éléments de collages dans le travail de Bruce Clarke sont pris comme entités uniques, individuelles, puis noyées, couvertes, enduites pour épaissir et opacifier le support avant de réapparaître autrement, sous la forme d’un vaste palimpseste.
Sa démarche de plasticien est en soi un engagement, un commentaire critique sur le monde. Chez Bruce Clarke, le travail plastique est inséparable d’un militantisme politique. Figure importante du mouvement anti-Apartheid en France, il devient dès son arrivée à Paris l’un des principaux acteurs de la mobilisation de l’opinion publique française contre le régime de séparation raciale en Afrique du Sud. Il s’engage aussi en France pour les clandestins ou encore au Rwanda. Au moment où Nelson Mandela accède au pouvoir en Afrique du Sud, a lieu le génocide des Tutsis et des Hutus modérés au Rwanda. Proche de la communauté rwandaise vivant en Europe, Bruce Clarke part effectuer un reportage photographique quelques semaines après le génocide. A la demande de rescapés du génocide, il entreprend dès 2000, sur le site d’un massacre proche de Kigali, « le jardin de la mémoire », un mémorial en forme d’installation monumentale, soutenu par la société civile, les institutions rwandaises et l’UNESCO.
Invité par le Conseil Général de Guadeloupe, il y réalise en 2002 l’exposition Fragments d’une Histoire de Demain sur les liens entre esclavage, colonialisme et mondialisation. En 2006, paraît son ouvrage « Dominations aux éditions Homnisphères« . Bruce Clarke expose régulièrement en Europe, en Afrique et aux Etats-Unis, ainsi qu’en Inde.