Il se fait toujours remarquer par une toilette bien soignée, un goût raffiné pour l’habillement et un regard enfantin et expressif, le tout couronné par un calme olympien. Il ne serait passé inaperçu. Wedy Koffi GABLA est né le 18 août 1981 à Lomé. Dernier d’une famille de 6 enfants, il fit ses études primaires et secondaires à Lomé puis à Dapaong à l’extrême Nord du Togo. L’instinct musical qu’il hérite de sa mère se réveille très tôt en lui et le met en avance sur les enfants de sa génération.
A sept ans, sous l’impulsion d’un de ses grands frères, Wedy interprétait parfaitement les plus célèbres chansons de Michael Jackson, Steve Wonder, Leonnel Richie et d’autres stars américainses de la pop music. Wedy habite l’un des quartiers les plus populaires de la capitale togolaise en l’occurrence Bè-Kpéhénou, c’est pourquoi il se surnomme Bè-Kpéhénou lover et s’est fait remarquer dans la foulée de la music Hip Hop qui a pris son envol au Togo à la fin des années 90.
Sa rencontre avec Small Poppy, DJ Fox, Chairman et Sweety marque probablement le début d’une carrière musicale dont il ignorait certainement la suite. Ensemble ils forment le groupe Wises. Soutenus par le père d’un des membres du groupe, ils sortent en 2001 l’album Mifiemlo (apprenez-moi) dont le titre Fiesta. Ce titre fait justement la fête dans les discothèques, les bars, les radios de Lomé et certaines villes de l’intérieur du pays. Malheureusement, cet album ne fera pas long feu et la plus part des melomans ignorent les 7 autres morceaux. Sentant du poids dans l’ail, Wedy décide de se lancer dans une carrière solo car voudrait-il mettre son timbre vocal et son style Rnb à profil.
« Il n’y a nulle part que ce soit qui pourrait être tenue pour bon à l’exception d’une bonne volonté » : cette phrase du philosophe Kant, Wedy l’a si bien compris qu’il a vite fait de se mettre au travail en attendant une aubaine.
Pari gagné, Wedy réussi à mettre sur le marché discographique togolais un album de 8 titres baptisé « new day ». De nouveaux jours se lèvent alors pour celui qui deviendra plus tard le Pape du Rnb togolais en remportant un trophée lors de la 1ère édition THHA dans la catégorie tube soul Rnb avec le titre qui a été un véritable succès : « Enubué » (c’est autre chose) une histoire d’amour. Wedy est sollicité à tous les concerts, gagne rapidement la confiance du public et devient le chouchou des jeunes filles. De Lomé à Dapaong en passant par Tsévié, Notsé, Atakpamé, Sokodé et Kara, il teint le public en haleine durant ses spectacles. Wedy est l’un des tout premiers artistes de la nouvelle génération à se produire à l’extérieur.
En novembre 2003 au Hall des Arts de Cotonou, Wedy se produit au côté de Gnonas Pedro pour fêter la qualification du Bénin pour la CAN 2004 en Tunisie. A Accra dans l’une des plus célèbres discothèques d’Afrique de l’Ouest, le Boom Round, le public a énormément apprécié l’étoile montante de la musique togolaise surtout son morceau « Magnetowo » en feat avec Jerry Jay. Les thèmes qu’ils développent dans ses chansons se prêtent bien au Ruth and Blues, un genre musical d’origine babylonienne qui évoque surtout l’amour et Dieu.
Les difficultés ne tarderont pas à jalonner le trajet du jeune artiste qui laisse quand même entrevoir le bout du tunnel. Il se sépare de son partenaire financier. Wedy se trouve désormais seul dans le milieu rude ou la concurrence devient dure. L’ancien sociétaire du groupe Wises semble puiser dans la difficulté un regain d’exigence et de liberté visible dans son deuxième album « Gogbalo » qui porte 10 titres : Mademoiselle, Xévizozro, Néné, Trova ; chaque morceau se signale par une inspiration impeccable, une précision diabolique apportée aux détails.